La filière désigne couramment l'ensemble des activités complémentaires
qui concourent, d'amont en aval, à la réalisation d'un produit fini – Insee
Des producteurs engagés
En Anjou, comme partout en France, les agriculteurs et leurs terres souffrent d’un manque de cultures alternatives au blé et au maïs, qui finissent par épuiser les sols. La Coopérative Agricole des Pays de la Loire (CAPL) l’a bien compris.
Désireux de diversifier leurs cultures et de s’ouvrir à des productions d’avenir, les agriculteurs de la CAPL ont décidé d’orienter leur coopérative vers les cultures rares et innovantes, en filière contractualisée : blé de qualité meunière certifié, orge de brasserie, millet, épeautre, sarrasin, lentilles… Une orientation qui répond aussi aux enjeux de la coopérative, d’encourager des pratiques agricoles plus durables.
La rencontre entre la coopérative et Jason Abbott (Abbottagra) est arrivée bien à propos. De ce partenariat est née une nouvelle filière de production : le Quinoa d’Anjou, qui répond en tous points aux attentes des producteurs … mais aussi des consommateurs, friands de cette pseudo-céréale aux vertus diététiques incontestées !
« Qualité, Sécurité, traçabilité » : les engagements de la filière Quinoa d’Anjou
Qui dit filière, dit traçabilité, de la culture à l’assiette. Et c’est aux champs que l’histoire commence… Soucieux de l’environnement et engagés dans une agriculture raisonnée et responsable, les producteurs de Quinoa d’Anjou cultivent le quinoa dans le respect d’un cahier des charges très strict et encadré. Produit naturellement, sans herbicide, le quinoa d’Anjou est semé en février et récolté l’été suivant dans le respect des méthodes ancestrales. Il est battu, séché puis moissonné.
Pour garantir l’absence de gluten, toutes les machines utilisées par les producteurs pour la culture, la récolte et le stockage sont nettoyées avant leur utilisation.
Une fois récolté, le quinoa d’Anjou subit pas moins de 8 contrôles : taux d’humidité, test d’absence de résidus et de gluten, contrôle des qualités physiques et gustatives, nettoyage, lavage, triage et enfin séchage. Ce n’est que quand il est considéré propre à la consommation, qu’il est stocké, avant d’être mis en sac pour la vente.
Toutes ces opérations se déroulent sur la région de production en Anjou, à Brissac (49)
Le quinoa :
une culture délicate
Ne s’improvise pas qui veut, producteur de quinoa. Le cultiver requiert un vrai savoir-faire et une surveillance constante.
Christian Blet, producteur de quinoa d’Anjou à Courchamps dans le Maine et Loire en sait quelque chose :
« Avec le Quinoa d’Anjou, nous ne pouvons pas utiliser d’herbicide, il faut donc mener cette culture sans chimie. Nous avons peu de moyens de lutte contre les parasites. C’est pourquoi il est impératif que les sols soient bien préparés pour être propres. Il faut, par exemple, pratiquer des faux semis pour minimiser la levée des mauvaises herbes.
Par ailleurs, il faut que les sols soient profonds avec une réserve naturelle suffisante en eau pour alimenter la plante.
Une autre contrainte concerne la récolte : nous avons une fenêtre de tir très étroite. Il ne faut pas récolter ni trop tôt, ni trop tard et compter avec le temps de séchage des andains*.
*c’est la plante coupée qui reste au sol avant la moisson »
La recherche au service de la filière Quinoa d’Anjou
Abbottagra et l’Université de Wagenigen aux Pays Bas mènent ensemble un programme collaboratif de sélection variétale et de recherche agronomique sur le quinoa, sans égal en sophistication et en efficacité. Abbottagra s’occupe de la sélection, à proprement parlé, sur sa ferme expérimentale en Anjou. Les croisements et la conservation de la diversité génétique se font aux Pays Bas.
Les variétés ne sont jamais créées au hasard. Elles répondent à des besoins précis côté producteur, transformateur, stockeur et, bien sûr, côté consommateur. De nouvelles variétés, spécifiquement adaptées à l’Anjou, de très grande qualité sur le plan nutritif mais aussi gastronomique, voient le jour chaque année.